Profession : croupier

Figures incontournables des casinos, les croupiers prennent les paris des différentes tables de jeux. Gros plan sur un métier exigeant qui suppose de manier les chiffres avec la même aisance que les jetons.

Aimables mais fermes, discrets mais présents, impassibles mais serviables…les croupiers exercent un métier tout en nuances, plus complexe qu’il n’y paraît. En France, la profession voit le jour courant XIXème, en même temps que les premiers casinos. Son nom fait tout de suite référence à la dextérité. « Le terme croupier vient de « crouper un jeton ». C’est un acte technique qui consiste à faire atterrir un jeton bien à plat sur le tapis de jeu après l’avoir lancé », explique Eric Michelet, Directeur général du futur Club Barrière à Paris. Plus légers que les jetons américains d’aujourd’hui, les jetons français de l’époque permettent quelques figures de style, gages de compétence. « Certains croupiers pouvaient lancer 4 jetons en même temps et les envoyer sur 4 carrés différents. C’était une condition sine qua non pour aller sur les grosses parties », poursuit Eric Michelet. Fait méconnu, le mot croupier a aussi des origines plus triviales : « Le croupier est celui qui reste assis autour de la table. En quelque sorte, il repose sur sa croupe, d’où l’analogie avec l’arrière d’un cheval ».


Une formation obligatoire

Assistés d’un chef de table, les croupiers animent et supervisent toutes les tables de jeux : les jeux de contrepartie, où les clients jouent contre le casino (black jack, Ultimate Poker, roulette anglaise et française, boule…), les jeux de cercle où les joueurs s’affrontent (Texas Holdem Poker), mais aussi les jeux semi électroniques apparus plus récemment. Dans cette catégorie souvent réservée aux débutants, il s’agit de distribuer les cartes d’une partie gérée par un écran et de s’assurer de son bon déroulement. En pleine mutation, le métier de croupier passe par une formation obligatoire, de 4 à 8 semaines en fonction du nombre de jeux à pratiquer. Il nécessite aussi un agrément « employé de jeu » délivré par le Ministère de l’Intérieur sous certaines conditions : être majeur, de nationalité française ou européenne, inscrit sur les listes électorales et détenteur d’un casier vierge. Mais cela ne suffit pas forcément. « Même sans casier, des faits inscrits dans les archives de la police comme une bagarre ou une détention de stupéfiants peuvent entraîner un refus des autorités », souligne Eric Michelet. 


Des qualités multiples 

Un contrôle drastique qui doit garantir que le futur croupier sache conserver son sang-froid en toutes circonstances. « Selon qu’il gagne ou qu’il perde, le client peut passer de l’euphorie à l’agressivité en un clin d’oeil. Il faut avoir la souplesse nécessaire pour s’adapter à ses humeurs et trouver la bonne distance ». Souplesse et psychologie, donc, mais aussi capacité de mémorisation des règles du jeu, rapidité de calcul mental, bonne élocution orale, présentation soignée….les qualités nécessaires sont nombreuses. « Le métier va bien au-delà de la simple manipulation des jetons : il comporte un aspect commercial très fort, affirme Eric Michelet. En tant qu’ambassadeur du casino, le croupier doit être ouvert et communicatif, savoir reconnaître et saluer les habitués. » Sans oublier la capacité à rester vigilant une heure demie d’affilée à la même table, souvent en horaires décalés. A la clé, des perspectives d’évolution de carrière rapides, avec plusieurs échelons à gravir de croupier débutant à chef de partie, voire membre du comité de direction. Et surtout le plaisir d’évoluer dans l’univers feutré des casinos, où l’ennui n’a jamais sa place.

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