Machine à sous, le show des bandits-manchots

Inventée en 1898 à San Francisco, la machine à sous aura mis près d’un siècle à traverser l’Atlantique. Leur autorisation en France date de la fin des années 1980. Plus connues sous le sobriquet de “bandits-manchots”, ces caisses à bonheur vivent à leur tour une révolution numérique. Avec Internet, le jackpot dans les nuages. 

Vers la fin des bandits-manchots ? Sous leur forme actuelle, peut-être. Une tablette tactile pourrait demain servir d’interface. Sans rien retrancher à ce frisson bien particulier de la Machine à sous. En plus d’un siècle d’existence, elle a de toute façon bien changé.

Gain maximal : 5 dollars

Icône de l’Ouest américain, le manchot mécanique naît à la fin du XIX^e siècle. Les jeux d’argent sont alors la chasse gardée de la bonne société, celle des clubs. Esprit pionnier d’origine allemande et modeste, le mécanicien Charles Frey se creuse les méninges et un jour… Bingo !

Inspirée de la roulette à 36 numéros des casinos, la machine de Frey est simple. Grâce à un bras articulé, trois roulettes concentriques s’actionnent indépendamment. Si les images de trois cloches (Liberty Bell) s’alignent, le joueur décroche un gros lot.

Les bandits sur orbite

Incarnation du rêve américain, Charles Frey lance sa propre société, la Slot Machine Factory. Un succès seulement freiné par la vague de prohibition. Qu’à cela ne tienne, dans les années 1920, Frey et son associé transforment leur invention en distributeur de bonbons. Exit les pièces de monnaie, place aux jetons, que l’on échange contre des friandises ou des boissons. Les rouleaux se parent de vertu : as de pique et dollars sont remplacées par des cerises et des bananes. Rescapée : le ting-ting de la Liberty Bell.

Brinquebalant dans l’entre-deux-guerres, le bandit-manchot refait surface dans les années 1940. Dans un patelin en plein désert : Las Vegas. Admis au casino, alors réservé aux seuls jeux de table, il entame une tournée planétaire. Et avec le “cloud”, interplanétaire.