La Toile de Jouy, Star du Normandy
La Toile de Jouy se décline sur les murs du Normandy. C’est l’architecte d’intérieur Nathalie Ryan qui a pris les rênes de ces rénovations un peu particulières.
Certains affirmaient, hors les murs de Deauville, que la toile de Jouy était une vieille dame honorable mais démodée.
À L'Hôtel Le Normandy, elle fait partie des murs et de l'âme. C’est donc naturellement que la Toile de Jouy constitue l'un des éléments majeurs des rénovations entreprises dans l’établissement plus que centenaire.
Couples qui dansent, chevaux au galop, palmiers ou bateaux à voile. Tendre les murs de motifs peut sembler audacieux face à la tendance de décoration d’intérieur actuelle, tournée vers les tons unis. Sauf que ces motifs et cette matière de toile sont indissociables du Normandy. Après six mois de rénovations, la réussite est spectaculaire.
Tradition revisitée, souffle de modernité
« Le Délice des 4 Saisons », « Neptune », « Fragonard », « Robinson Crusoé », « Les Fêtes Navales » : cinq noms emblématiques pour des couleurs poétiques. Sépia, bleue, indigo, orange, verte ou rouge carmin, la Toile de Jouy se décline sur les murs du Normandy. C’est l’architecte d’intérieur Nathalie Ryan qui a pris les rênes de ce chantier un peu particulier. Sa mission : inventer de nouvelles couleurs, sélectionner des motifs harmonieux et habiller avec talents les murs des Chambres et Suites.
Pour Le Normandy, elle a choisi de travailler les motifs historiques en y associant des tissus tramés unis pour une touche contemporaine. Des rappels de la Toile de Jouy sur les coussins décoratifs donnent aux nouvelles Chambres une élégance à la Française. Intemporels et gracieux, les motifs viennent pimenter d’un brin de nostalgie l’atmosphère familiale et chaleureuse de l’hôtel.
Un succès français, de fil en aiguille
Si la Toile de Jouy incarne aujourd’hui le symbole d’un véritable savoir-faire français en matière d’impression, d’illustration et de création, son chemin jusqu’à la célébrité s’est fait pas à pas. En 1760, à Jouy-en-Josas, l’entrepreneur et imprimeur Christophe-Philippe Oberkampf fonde une manufacture d’étoffe de coton. L’adoption du coton par la noblesse et la grande bourgeoisie de l’Europe est le fruit d'une lente progression car on lui préfère le lin, la laine, la futaine ou la soie. Jusqu’à ce que le charme exotique de ces cotons légèrement imprimés l’emporte.
Fin du XVIIIème siècle, les aristocrates font construire dans leurs jardins de pittoresques folies au charme rustique, à l'exemple de Marie-Antoinette qui, dans les jardins de Versailles, aménage son célèbre « Hameau de la Reine » au Petit Trianon. Grands motifs ou dessins délicats, fleurs ou personnages, animaux jusqu’alors inconnus revenant des campagnes de Bonaparte, arabesque et draperies ou géométrie structurée… Les thèmes et les dessins changent en fonction des époques. La technique et l’excellence, elles, restent.
La production se mécanise peu à peu et la renommée de la Toile de Jouy grandit. Après quelques décennies de tapisseries provinciales, elle arrive au Normandy en 1912. Pour ne jamais le quitter. En 1966, elle devient pratiquement une toile de fond pour le film de Claude Lelouch, tourné à Deauville. Dans cette histoire, il y a un homme, une femme et la Toile de Jouy.
“La” Jouy habille, habite et invente Le Normandy en lui offrant un paysage intime qui le raconte.
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